Etel Adnan : deux petits poèmes


Je suis revenue sur terre
par habitude
il y a des rues que j’ai retrouvées
d’autres ont disparu
la plupart de mes amis sont morts
je suis devenue étrangère à
ceux qui ont survécu

***

J’aimais les fontaines de Paris. Cela n’est plus. Les mers asséchées de la lune et le bruit grinçant des galaxies sont les rares choses qui m’enchanteraient le cœur. Et je vais devoir m’y préparer. Attendre ne me dérange pas.

Etel Adnan, Le cycle des tilleuls, Al Manar, 2012 


Photo Sally Mann

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