Vide-poche : Leslie Kaplan


Le mot de la fin (de l’année) à Leslie Kaplan :

 
« Ça suffit la connerie ».

Leslie Kaplan, Désordre, P.O.L., 2019



Photographie © Eric Poitevin


Sanda Voïca : le recueil "Trajectoire déroutée"


C’est une élégie, sans doute, mais jamais larmoyante, ni désespérée, ni même triste à proprement parler : plutôt errante, vacillante, « en équilibre » – en manque d’équilibre.
Une jeune fille a disparu, elle flotte. Une femme écrit (« celle qui l’avait engendrée »), elle flotte aussi. Mais son corps est toujours là. « Peut-être découpée, tranchée, mais pas exsangue ». 

Voilà déjà un an qu’est paru ce recueil très fort, marquant, qui ne nous emmène jamais là où l’on s’y attendrait.  




Plusieurs fois par jour
la fille revient
s’empare de moi
grappin à plusieurs crochets qui
s’enfoncent dans ma chair
me soulèvent très haut
et me lâchent:
je me défais en morceaux.
Quand je me réarticule
je mets la fille disparue
dans mon échine.

Sanda Voïca, Trajectoire déroutée, Lanskine, 2018


Kiki Smith, Virgin Mary (en ce moment en exposition à la Monnaie de Paris)