Complément au post
précédent : de Thibault Marthouret, il faut aussi lire le premier recueil En perte impure, de la même qualité que son
deuxième Qu’en moi Tokyo s’anonyme. On
y trouve déjà le même souci souvent incongru des détails associé à une prise de
distance déphasée, d’où naissent à la fois l’humour et le « décalage
étrange / du silence / et de la perte ».
Un exemple (parmi les
plus légers et drôles) :
dur, dur à Baden-Baden
s’emmerder à Baden-Baden
comme la serviette pliée
dans son verre en cristal
un ennui local
un ennui de cloître
midi
pourtant je mange à la
carte
et soir
j’épie dans les
pissotières
nourris les ânes au parc
reste assis sur l’unique
banc tagué
je déborde d’activités
midi
pourtant à Baden je me
barbe
et soir
et midi
me barde pour une rixe
qui n’arrive pas
le soir
il faut me voir, jumelles
en bandoulière,
attendre, binoculaire,
un bout de chair qui
dépasse,
un pet de travers
[…]
Thibault Marthouret, En perte impure,
éditions Le Citron Gare, 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire