Moi, j’aime bien les colonnes Buren du Palais-Royal. Mais c’est vrai que,
comme le dit l’historien de l’art Laurent Danchin, les rayures de Buren, on se
les tape depuis 40 ans (quoique : Buren semble être passé récemment aux
carrés : même lui en a eu marre des rayures). Comme s’il n’y avait
personne d’autre à soutenir comme artiste, en France. Comme s’il n’y avait pas
d’autre forme d’art que cet art conceptuel officiel. Il y a quelque chose de
pourri au royaume de l’arcontemporain,
qui a choisi le (pseudo-)concept contre le faire :
« [Dans l’art contemporain,] on a remplacé le savoir-faire par du
discours. C’est de la théorie. Par exemple, vous avez un livre de 900 pages
illisibles pour justifier les colonnes de Buren. C’est un art qui, au fond,
copie la façon de procéder des ingénieurs, ou de la publicité, c’est-à-dire
qu’on pense qu’il y a d’abord une idée et qu’ensuite il y a de pauvres
techniciens, très méprisés d’ailleurs – ce qui rétablit une hiérarchie – qui
exécutent l’idée. (…)
La création artistique, c’est la synergie de l’œil, de la tête et de la
main. Si vous dissociez le travail de la main, en disant que c’est un simple
technicien qui le fait, il n’y a plus de création. C’est une perversion grave
de l’art. (…) On a dissocié les différentes composantes de la création et du
coup, ça n’a plus de sens. »
Laurent Danchin dans une interview vidéo, visible sur FB.
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© Jonathan Shimony, artiste contemporain qui peint un monde en train de s'écrouler: "ça n'a plus de sens"... |