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Vide-poche : Antoine Emaz

Je ne peux comprendre une poésie sans émotion parce que l’ennui me saisit immédiatement, autant que le sentiment du dérisoire. C’est bête à dire, mais il faut qu’un livre me touche, qu’il me donne un surcroît de vivre autant que de langue, sinon pourquoi veut-il me voler mon temps ?


Antoine Emaz dans Cambouis, Seuil, 2009


Rembrandt, Autoportrait


Hommage aux revues (1) : Antoine Emaz dans Contre-Allées



Quand j’ai commencé – il n’y a pas si longtemps – à lire de la poésie française contemporaine – autre que celle des déjà classiques – l’un des premiers poètes à m’avoir marquée a été Antoine Emaz. C’est grâce à la revue Contre-Allées, qui en avait publié quelques poèmes, que je l’ai découvert. La densité de son écriture, son mélange de sécheresse et d’épaisseur m’ont ouvert des horizons, sans aucun doute. 
Voici l’un des textes publiés par la revue. Ceux-ci ont ensuite été repris dans le recueil Peau aux éditions Tarabuste.


même si les branches bougent
bruissent
la lumière du soir noie
tout
baigne enrobe douce
tranquille

on
calme
a fermé les vannes de mémoire
les livres

le vent balaie le reste

pour un peu on dirait
faire presque partie
du vent de la lumière
en restant là
sans bouger
vide

comme si le temps ici laissait
du mou dans sa corde

comme s’il y avait brusque
non une échappée belle
mais moins de murs



Antoine Emaz, Contre-Allées n° 21-22
(repris dans Peau, Tarabuste éditeur, 2008)


© Sabrina Biancuzzi