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L'anthologie "Duos" de Lydia Padellec


Spécial auto-promotion / copinage / remerciements à la coordinatrice pour tout son travail.
Spécial "J'ai des textes dans une anthologie", quoi.
Bien joué, Lydia Padellec !



Le Printemps des poètes a choisi pour son édition 2018 (du 3 au 19 mars) le thème de l’ardeur. A cette occasion la Maison de la poésie Rhône-Alpes publie l’anthologie DUOS préparée par Lydia Padellec (choix des textes, biographies, préface).
Cet ouvrage est le 59e numéro de la revue de création Bacchanales. Il réunit 118 poètes, 59 femmes et 59 hommes en regard, ensemble. Leurs langues inventives, rebelles ou en symbiose avec le paysage, dans l’espace d’une page, se confrontent à la nature, au vivant, à l’environnement, au travail, à la civilisation numérique, à la violence, aux ravages de la guerre et des dominations.

Accompagné par les œuvres d'Anne-Laure Héritier-Blanc.

Avec : Sophie LOIZEAU / Jean-Philippe RAÎCHE, Marie-Clotilde ROOSE / Fredric GARY COMEAU, Cathy GARCIA/François-Xavier FARINE, Séverine DAUCOURT-FRIDRIKSON / Gwen GARNIER DUGUY, Marlène TISSOT / Pierre SOLETTI, Albane GELLÉ / Olivier COUSIN, Murièle MODÉLY / Arnaud BOURVEN, Sandrine CNUDDE / Rhissa RHOSSEY, Murièle CAMAC / Moëz MAJED, Hélène LECLERC / Vincent HOARAU, Myriam ECK / Gilles CHEVAL, Magali THUILLIER / Jean-Marc FLAHAUT, Laure MORALI / Denis POURAWA, Sabine HUYNH / Philippe PAÏNI, Marie-Noëlle AGNIAU / Sylvain THÉVOZ, Jasmine VIGUIER / Morgan RIET, Mérédith LE DEZ / Kouam TAWA, Armelle LECLERCQ / Stéphane BATAILLON, Laurine ROUSSELET /David BESSCHOPS, Sonia COTTEN / Julien SOULIER, Frédérique COSNIER / Pascal LECLERCQ, Anne MULPAS / David CHRISTOFFEL, Cécile A. HOLDBAN / Martin LAQUET, Valérie CANAT DE CHIZY / Emmanuel FLORY, Stéphane MARTELLY / James NOËL, Milady RENOIR / Mathieu BROSSEAU, Natacha DE BRAUWER / Vincent MOTARD-AVARGUES, Samantha BARENDSON / Jean-Marc UNDRIENER, Nathalie YOT / Cédric LERIBLE, Lydia PADELLEC / Simon MARTIN, Maïa BRAMI / Alexis BERNAUT, Cécile GUIVARCH / Étienne PAULIN, Nolwenn EUZEN / Thomas VINAU, Amandine MAREMBERT / Romain FUSTIER, Lucie TAIEB / Jean-Philippe BERGERON, Cécile GLASMAN / Mathieu HILFIGER, Kim DORÉ / Thomas DURANTEAU, Eugénie PAULTRE / Armand DUPUY, Emmanuelle FAVIER / YEKTA, Anne KAWALA / Philippe CLOES, Siham ISSAMI / Cédric LE PENVEN, Samira NEGROUCHE / Vincent CALVET, Mélanie LEBLANC / Guillaume SIAUDEAU, Linda Maria BAROS / Stéphane KORVIN, Adeline BALDACCHINO / Antoine MOUTON, Anne-Emmanuelle FOURNIER / Matthias VINCENOT, Pauline CATHERINOT / Paul WAMO, Catherine HARTON / Yann MIRALLES, Aurélia LASSAQUE / Éric PIETTE, Marie DE QUATREBARBES / Maël GUESDON, Irène GAYRAUD / Jean-Baptiste PEDINI, Geneviève BOUDREAU / Nicolas GRÉGOIRE, Ouanessa YOUNSI / François GUERRETTE, Anne-Cécile CAUSSE / Guillaume DECOURT, Florence VALÉRO / Maxime COTON, Laura VAZQUEZ / Yannick TORLINI, Lysiane RAKOTOSON / Émilien CHESNOT, Virginie FRANCOEUR / Pierre CAUSSE, Natasha KANAPÉ FONTAINE / Martin WABLE


Lecture: Marie de Quatrebarbes, "La vie moins une minute"


Marie de Quatrebarbes a un avantage considérable sur nombre de poètes : ce nom extravagant. Comment ne pas avoir envie de lire quelqu'un qui s’appelle ainsi ? J’ai donc lu La vie moins une minute, son dernier recueil.

Est-ce l’influence de ce nom excentrique, est-ce autre chose (peu nous chaut la raison), la poésie de Marie de Quatrebarbes est de celles qui obéissent à une logique singulière, dont les principes ne nous sont pas donnés. Dit plus vulgairement, elle est de celles qu’on ne comprend pas quand on les lit (voir ci-dessous Albane Prouvost).

On comprend cependant qu’il existe bel et bien une forme de logique – non pas celle du rêve, comme cela semblait le cas chez Albane Prouvost, non pas celle du hasard comme chez Philippe Jaffeux ; mais plutôt celle des collages, des associations de mots, par exemple par les sons, homonymies ou paronymies, ou par les expressions toutes faites. Ça parle tout seul, en quelque sorte : la langue semble s’organiser d’elle-même en discours. En ce sens, on serait un peu du côté de Valère Novarina, même si elle ne remplace pas un mot par un autre. La confusion touche en particulier les pronoms sujets – qui parle, qui agit ? ça change tout le temps.

Il n’y a donc pas de sens immédiat, mais il y a du parlé (la langue du recueil manifeste une oralité marquée). Et ce parlé va de pair avec du corporel. Plus que du sens, il y a en quelque sorte du sensuel – de l’amour, thème qui parcourt tout le recueil ; de l’enfance. L’essentiel, pourrait-on dire. Alors, au détour d’une page, l’émotion, la vie surgissent et prennent au dépourvu.



Dingo.


Je commençai par les hallucinations olfactives
avec ce bruit de pêche

Donnez-moi un pull, il fait froid
pas l’eau du persil s’il vous plaît
ni le rouleau à pâtisserie
ni le fer de l’enclume que j’ai appris à aimer
maintenant nous sommes prêts
à accepter l’amour

La philosophie à coup de marteau, c’était déjà ça
devenir autre chose qu’un petit garçon
les ressources du corps s’adaptent à ma taille
le rejailli de l’eau

Moi, petite fille, mon enfant, ma loi
puis je lèche des pages qui ne parlent que de toi

M’avez-vous vu passer la nuit ici et tomber par hasard ?


Marie de Quatrebarbes, La vie moins une minute, Lanskine, 2014


Sally Mann, Immediate Family