« Je crois que d’une certaine façon, je pense aux poèmes comme à une sorte d’animal. Ils ont leur vie propre, comme les
animaux. Je veux dire par là qu’ils semblent distincts de toute personne, même
de leur auteur, et que rien ne peut leur être ajouté ou retranché sans qu’ils
en soient mutilés, ou peut-être même tués. Et ils ont une certaine sagesse. Ils
savent quelque chose d’unique… peut-être quelque chose que nous serions très
curieux d’apprendre. Sans doute ma visée a-t-elle été de capturer, non pas spécialement
des animaux ni des poèmes, mais simplement des choses qui aient par elles-mêmes
une vie débordante, en dehors de la mienne. »
"In a way, I suppose, I think of poems as a sort of animal. They have
their own life, like animals, by which I mean that they seem quite separate
from any person, even from their author, and nothing can be added to them or
taken away without maiming and perhaps even killing them. And they have a
certain wisdom. They know something special… something perhaps which we are
very curious to learn. Maybe my concern has been to capture not animals
particularly and not poems, but simply things which have a vivid life of their
own, outside mine."
Ted Hughes, “Capturing Animals”, in Poetry
in the Making, Faber & Faber, 1967.
Si le poème est un animal, l'objectif n'est pas de le capturer, mais au contraire de l'écouter et de le regarder vivre.
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Albrecht Dürer, Lièvre |