Personnellement je connais très peu de poètes dans la vraie vie. Et les poètes que je connais – quand j’y pense – sont plutôt très sympas, et les pieds sur terre. Pourquoi alors est-ce que je ne peux pas m’empêcher de trouver que Gombrowicz a raison d’être aussi méchant ?
Je ne cite pas tout, juste un peu :
« Quand ils se sentent attaqués [les poètes], la seule chose qu'ils savent faire est affirmer que la poésie est un don des dieux, s'indigner contre le profane ou se lamenter devant la barbarie de notre temps, ce qui, il est vrai, est assez gratuit. Le poète ne s'adresse qu'à celui qui est pénétré de poésie, c'est-à-dire qu'il ne s'adresse qu'au poète, comme un curé qui infligerait un sermon à un autre curé. (…)
Les poètes continuent à s'accrocher fébrilement à une autorité qu'ils n'ont pas et à s'enivrer de l'illusion du pouvoir. Chimères ! Sur dix poèmes, un au moins chantera le pouvoir du verbe et la haute mission du poète, ce qui prouve que le "verbe" et la "mission" sont en danger... »
C’est tiré du petit texte « Contre la poésie » de Witold Gombrowicz, traduit par Annie Morvan.
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