Voici le dernier poème de la suite publiée par N4728. Il n’a pas été écrit en même temps que les autres. J’avais mal de tête, et surtout mal aux yeux. Voir devenait douloureux. Je me suis allongée sur le canapé, le temps de subir : le temps aussi qu’une ébauche de poème émerge.
contre le bouclier dur
de ces yeux qui font mal
le pansement des paupières –
l’accueil de la mer
sans eau des aveugles –
la pierre fraîche d’un quai –
il y a un voilier
qui attend
yeux coquilles coriaces
prenez l’eau allez voguer
sur l’envers des paupières
empreinte d’un monde
tirage immatériel
ni couleur ni noir et blanc
Clair de lune, étude de William Turner
Pour qui a connu des migraines oculaires, ce texte représente un exploit. La douleur ... jusqu'à en faire un texte poétique.
RépondreSupprimerIl y a la mer, la fraîcheur, "un voilier qui attend" auto-suggestion ?
Le refus de la couleur me rappelle Sylvia Plath et ses coquelicots en juillet:
"Une stupeur, un apaisement.
Mais pas de couleur. Pas de couleur."
Juste le clair de lune de Turner, splendide !
M.B. Ruel
"Le refus de la couleur", c'est terrible, mais parfois c'est nécessaire...
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