Evidemment je ne peux pas
faire une mini-série sur le Japon sans y mettre Bashô. Moine, marcheur, ami, contempleur
de lune, écrivain de haïku et de journaux de voyage : ça devait être
chouette d’être Bashô. Moi aussi j’aimerais bien arpenter le Japon du xviie siècle en semant de petits poèmes à chaque étape.
Nicolas Bouvier, un de
ses disciples même si éloigné dans le temps et l’espace, a traduit en français une de ses
célèbres œuvres : Le Chemin étroit
vers les contrées du Nord, moitié journal de bord en prose, moitié recueil
de poèmes.
[…] Nous comptions gagner
la province de Dewa par la montagne, itinéraire très peu fréquenté qui éveilla
les soupçons des gardes et des exempts. Finalement, ils nous laissèrent aller.
La nuit nous surprit en
pleine montagne, mais nous fûmes assez heureux pour repérer la cabane d’un
garde-frontière qui nous donna abri. La tempête qui ne cessa de faire rage nous
confina trois jours dans ce lieu déshérité.
Puces et poux mordaient
la nuit j’entendais le cheval
pisser tout contre mon chevet.
Bashô, Le Chemin étroit vers les
contrées du Nord, traduit par Nicolas Bouvier,
Editions Héros-Limite, 2006
Estampe de Hiroshige ("Homme à cheval traversant un pont") |
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