Pour Matisse, comme pour Van Gogh, il existe une sorte de
magie inexplicable. Ses tableaux ont été reproduits à l’excès, et l’on a
l’impression de connaître par cœur certaines de ses toiles, au point d’en être
blasé. Mais quand, au musée, on se retrouve devant les tableaux eux-mêmes, en
grand format, avec leurs couleurs, avec leurs noirs et leurs blancs hypnotiques,
avec leurs lignes mystérieuses, on croit les découvrir pour la première fois.
C’est un phénomène fascinant.
Ce printemps à Beaubourg, les toiles de Matisse, comme les
tours de Notre-Dame, comme les poissons rouges dans leur bocal bleu, comme les
yeux, comme les mains, vont par deux. (Parfois par trois, ou par série.) Elles
en sont d’autant plus intenses.
A gauche la version en vers, à droite la version en prose ? |
Intéressante cette analogie avec la prose et la poésie.
RépondreSupprimerLe tableau de gauche serait premier, centré sur la liseuse , le bouquet en arrière-plan et déterminé par son titre alors que celui de droite , plus épuré, magnifie les marguerites, et laisse plus de liberté au spectateur ...
La prose serait plus accessible, plus immédiate et la poésie plus sophistiquée, moins facile d'accès ...
Cela a l'air de fonctionner. Les passerelles interdisciplinaires sont toujours amusantes et riches en pistes pour la compréhension. Ce ne doit pas être le mot "juste" !!!
M.B. Ruel
Oui ; disons que celui de droite a un côté plus narratif, plus "lisible", je trouve (quoique très sophistiqué aussi dans sa composition), alors que celui de gauche cultive l'énigme (ces citrons curieusement disposés sur la table, ce carré rouge de la liseuse), voire l'illogique, le non-rationnel (la liseuse et le nu du tableau sont traités sur le même plan, sans distinction).
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