Vide-poche : Mathias Lair


Avec la revue Décharge, on est toujours sûr d’avoir de quoi se nourrir pour un bon moment, et ce n’est pas le dernier numéro qui me contredira ! Entre les poèmes de Thomas Vinau, de François de Cornière ou la découverte d’un Iranien étonnant, Alirezâ Roshan, grand derviche et grand poète, on a de quoi méditer.
Et puis comme d’habitude « Il y a poésie », la rubrique de Mathias Lair, est un bonheur de réflexions intelligentes sur la poésie. Ce mois-ci, Mathias Lair s’inspire de l’indispensable François Jullien :

« On peut comprendre que l’acte poétique ne peut rencontrer le succès auprès des foules, puisqu’il est la voix de ce que notre langage exclut. Il laisse entendre un monde autre que le nôtre. Autre au sens fort : étranger. Il creuse un écart entre notre vision du monde et cet autre monde qu’il donne à entrevoir. Il ne contredit pas, ce qui serait encore reconnaître ; il n’établit pas de différence, ce qui impliquerait encore de se comparer et donc s’enfermer dans le principe d’identité ; l’acte poétique se contente de vaquer ailleurs… »


© Fabienne Verdier


2 commentaires:

  1. Très émue, touchée par ce rapprochement entre François Jullien et Fabienne Verdier, si proches dans leur parcours de vie. L' œuvre de Fabienne Verdier illustre tellement bien ce monde Autre auquel elle donne accès par son travail nourri de méditation. Une dimension cosmique et spirituelle à la fois. Ce que réussit la poésie parfois dans ses fulgurances...
    "Vaquer ailleurs" quelle belle formule !

    Marie-Brigitte Ruel

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    1. Et je dois vous remercier car c'est vous qui, ayant mentionné il y a quelque temps l'oeuvre de Fabienne Verdier, m'avez donné l'idée d'aller voir son site et de chercher dans son oeuvre une illustration à cette citation... Moi aussi j'aime beaucoup le "Vaquer ailleurs" !

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