Le Traction-Brabant nouveau est
arrivé ! Ce numéro 64 est aussi bordélique que tous les précédents (dixit
le patron lui-même, Patrice Maltaverne). Et il contient deux poèmes de moi, dont « Covoiturage »,
de circonstance en ce mois de rentrée où l’on retrouve les collègues et les problèmes
(ou les plaisirs !) de transport.
Covoiturage
En rentrant du lycée avec
les collègues
sur l’autoroute A3
je suis devenue
robespierriste
je ne l’aurais jamais cru
c’était pas facile
ça bouchonnait la Terreur
battait son plein
d’accord
mais ce n’était nullement
affirmaient les
historiens
la boucherie qu’on dit
il a fallu se pousser un
peu
pour laisser passer les
pompiers
ce qui énerve toujours
tout le monde
il n’y avait pas d’autre
moyen
pour éviter une guerre
civile atroce
un bain de sang nettement
plus grand
la vitesse a repris
surtout sur la voie de
gauche
Robespierre faisait ce
qu’il pouvait
mais au Comité de Salut
public
ils étaient onze et lui
ne contrôlait rien
heureusement il ne
pleuvait pas
malgré les nuages
la visibilité était bonne
il ne fallait pas
confondre
Robespierre à Paris
et Collot d’Herbois à
Lyon
en arrivant Porte de
Bagnolet
j’acceptai comme
inévitable
la décapitation du roi
je vote pour
d’accord
et je descends là
Photo Dorothea Lange, 1938 |
Traction-brabant, un vrai bordel, mais organisé !
RépondreSupprimerSelon la meilleure tradition française.
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