Dans ce recueil, Cavafy, considéré comme le premier poète grec de la
modernité, chante ses amours avec des garçons : amour
« honteux », plaisir « interdit », « anormal »,
« condamné », dans des lieux « louches » et « vulgaires ».
Surtout, il dit le temps qui fait tout disparaître, amours et chambres minables.
Et la poésie qui donne le sens dernier.
Accoudé
et couché sur leurs lits
Dans la maison de plaisirs
je ne demeure pas dans la salle où l'on célèbre
banalement les amours avouables.
Je vais dans les chambres secrètes
m'accouder et coucher sur leurs lits.
Je vais dans les chambres secrètes
qu'on ne peut même nommer sans honte.
Mais moi je n'ai pas honte : quelle sorte
de poète, d'artiste, serai-je !
Plutôt l'ascèse ! Cela convient mieux,
beaucoup mieux, à ma poésie,
que de me plaire à la salle commune.
je ne demeure pas dans la salle où l'on célèbre
banalement les amours avouables.
Je vais dans les chambres secrètes
m'accouder et coucher sur leurs lits.
Je vais dans les chambres secrètes
qu'on ne peut même nommer sans honte.
Mais moi je n'ai pas honte : quelle sorte
de poète, d'artiste, serai-je !
Plutôt l'ascèse ! Cela convient mieux,
beaucoup mieux, à ma poésie,
que de me plaire à la salle commune.
Constantin Cavafy, Jours anciens, traduit du grec par Bruno Roy,
Editions Fata Morgana, 2015
Michel-Ange, Schiavo che si ridesta
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