Ce titre extraordinaire est emprunté à Ossip Mandelstam, et la deuxième
épigraphe du livre est tiré du Pilate
de Jean Grosjean. C’est dire que David Bosc place son ouvrage sous le signe du
poème beaucoup plus que du roman. Poème narratif, histoire d’une folie
dérisoire et magnifique, celle de Sonia A. — comme celles, avant elle et très différentes,
du Nerval d’Aurélia ou du Rimbaud d’Une Saison en enfer.
La Sonia de David Bosc a réellement existé mais elle fait aussi penser par
exemple à Francesca Woodman, à Alejandra Pizarnik ou à Sylvia Plath : une très
jeune femme, artiste, diariste, folle. Vie, poème et folie se mélangent. A la
fin, c’est le poème qui gagne.
Extraits :
« Quand on apprend une langue étrangère et qu’on commence à la
comprendre dans la rue, on s’étonne, on s’offusque de ce que les gens, ayant la
maîtrise d’un si bel instrument, ne disent point des choses plus singulières. Mais
dans toutes les langues, hélas, a rose is
a rose is a rose.
(…)
Bulles infimes de solitude, les vagabons, les amoureux, les lecteurs, font
dans la soupe collective un ferment qui nous sauve. Et si la plupart des bulles
échouent à remonter à la surface, qu’importe : ça travaille, ça lève.
(…)
–
Dis, c’est un miroir ou un trou de serrure ?
–
Hein ?
–
Dans ton bouquin, tu regardes vivre les autres ou tu ne
vois partout que toi ? »
David Bosc, Mourir et puis sauter sur son cheval, Verdier, 2015
Francesca Woodman, Untitled |
le miroir et le trou de serrure, laisse songeur :)
RépondreSupprimerN'est-ce pas ?...
SupprimerPlus grande que la vie, l'oeuvre de Woodman...
RépondreSupprimerEt plus grande que la mort !
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