Sortir les livres des
cartons après un déménagement, c’est l’occasion de les feuilleter amoureusement ici
ou là. Résultat pour aujourd’hui : ce petit poème mélancolique de
Jean-Claude Pirotte, comme ça – un peu d’hiver au cœur de l’été.
je cherche un vers pour commencer
avec sérieux ma matinée
un vers de sept ou huit syllabes
en voici quatre sur la table
ce n'est pas très original
mais je ne cherche pas à l'être
je termine une vie banale
et demain je cesserai d'être
je disparaîtrai dans la brume
il suffira d'un simple rhume
je perdrai la notion du temps
je me noierai dans un étang
ou dans la rivière de lune
une nuit d'hiver par grand vent
avec sérieux ma matinée
un vers de sept ou huit syllabes
en voici quatre sur la table
ce n'est pas très original
mais je ne cherche pas à l'être
je termine une vie banale
et demain je cesserai d'être
je disparaîtrai dans la brume
il suffira d'un simple rhume
je perdrai la notion du temps
je me noierai dans un étang
ou dans la rivière de lune
une nuit d'hiver par grand vent
Jean-Claude Pirotte, A Saint-Léger
suis réfugié, L’arrière-pays, 2014
Photo Josef Sudek
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Toute saison connaît des pertes et des deuils. Pourquoi faudrait-il l'ignorer en été? Ce beau poème le rappelle avec simplicité. Jamais simple d'accepter l'inacceptable...
RépondreSupprimerM.B. Ruel
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