Tal Nitzan est une poète
israélienne. C’est aussi une enfant inquiète, une mère contradictoire, un
voyageur qui ne sait pas quelle langue parler, un être nourri du chagrin que
donnent les pays tourmentés. Yvon Le Men en parle très bien dans la préface du
recueil Deux fois le même nuage.
Un extrait du poème
« Dans quel pays » :
Je suis assise au coin
d’une piscine, plongeant un pied dans l’eau profonde. Quelqu'un me pousse.
Peut-être qu’il ne l’aurait pas fait s’il avait su que je ne sais pas nager, me
dis-je en coulant. Je m’enfonce jusqu’à ce que mes orteils touchent le fond et
alors je rejaillis. Je sors la tête de l’eau et je sais que maintenant je
devrais crier « Au secours » avant de couler à nouveau, mais j’ai
oublié dans quel pays je me trouve et dans quelle langue je suis supposée
crier.
Tal Nitzan, Deux fois le même nuage,
Al Manar, 2016
© Sally Mann, Faces |
Court texte, récit ou parabole? Quel message? Sans le langage, je ne suis rien? Démuni comme l'in-fans? Ou bien y aurait-il oubli d'une expression primale qu'il serait souhaitable de retrouver? Quoi qu'il en soit, c'est étonnant.
RépondreSupprimerM.B. Ruel
Le thème de la langue (maternelle) est récurrent dans le recueil. C'est une question fascinante effectivement.
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