Guillaume Decourt publie
souvent, si bien que j’ai un peu de mal à suivre ses publications. Je suis
lente. Lui non, apparemment. En plus, toutes ses
publications ne sont pas répertoriées car, pour écrire ce post, j’en ai une
entre les mains que la liste des publications donnée par les éditions Lanskine
ignore : il y en a donc plus encore qu’il n’y paraît.
Cette publication non
répertoriée que j’ai entre les mains, c’est une petite plaquette intitulée Café Péran. Je vous en parle aujourd’hui,
et la semaine prochaine, ce sera le tour du recueil paru aux éditions Lanskine, Le Cargo de Rébétika.
Dans les deux cas, on retrouve le plaisir que procure l’écriture de Decourt. Les
formes varient un peu au fil des livres, mais pas « la joie des
Apiculteurs » – la joie des lecteurs qui font leur miel de cette langue :
familière et recherchée, légère et exigeante, élégante et aguichante, drôle.
Café Péran est très court : une suite de dix petits poèmes en prose. On est à
Athènes, en Grèce, comme souvent chez Guillaume Decourt. Il se passe de petites
choses anecdotiques (« Il a neigé sur Athènes »), il se passe des
choses terribles (« Des filles de l’Est se vendent pour le prix d’un
croque-monsieur place de la Sorbonne »). Les années passent. La mort est
au bout.
L’espace du café, c’est
comme l’espace du poème : il expose et préserve.
Rue Romvis, je me réfugie
dans un restaurant pour échapper au gaz lacrymogène. Entre inconnus, nous
fumons des cigarettes en attendant la fin de la manifestation. J’ai le
sentiment de mener une vie aventureuse. Ce n’est probablement pas le cas.
Guillaume Decourt, Café Péran,
Les Presses du vide, 2016
Tableau de Yannis Tsarouchis |
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