Quand j’ai commencé – il n’y a pas si longtemps – à lire de
la poésie française contemporaine – autre que celle des déjà classiques – l’un
des premiers poètes à m’avoir marquée a été Antoine Emaz. C’est grâce à la
revue Contre-Allées, qui en avait publié
quelques poèmes, que je l’ai découvert. La densité de son écriture, son mélange
de sécheresse et d’épaisseur m’ont ouvert des horizons, sans aucun doute.
Voici l’un des textes publiés par la revue. Ceux-ci ont ensuite
été repris dans le recueil Peau aux éditions Tarabuste.
même si les branches bougent
bruissent
la lumière du soir noie
tout
baigne enrobe douce
tranquille
on
calme
a fermé les vannes de mémoire
les livres
le vent balaie le reste
pour un peu on dirait
faire presque partie
du vent de la lumière
en restant là
sans bouger
vide
comme si le temps ici laissait
du mou dans sa corde
comme s’il y avait brusque
non une échappée belle
mais moins de murs
Antoine Emaz, Contre-Allées n° 21-22
(repris dans Peau, Tarabuste éditeur, 2008)
© Sabrina Biancuzzi |
C'est une bonne idée, cette nouvelle série d'articles, évoquant à la fois revues et poètes :-)
RépondreSupprimerUne tentative d'exprimer ma gratitude (et mon admiration), avec mes faibles moyens...
Supprimerun peu dans l'espit de https://ecritscris.wordpress.com/2018/11/29/jai-oublie-jusqua-mon-propre-nom-rc/
RépondreSupprimerContre-allées N° 39/40 (Printemps/Eté 2019) reprend en guise d'hommage à Antoine Emaz quelques poèmes publiés antérieurement.
RépondreSupprimerà un moment ça cesse
sans début ni fin
sans faire d'histoire
il n'y a plus à voir
que le jardin
stable
et le pain
sur la planche
Antoine Emaz in Contre-allées (automne/hiver 2007 n°21/22)
Pierre Manuel pour les éditions Méridianes
RépondreSupprimerMerci pour la précision et pour le poème.
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