Régulièrement, il faut lire un recueil de Jean-François Mathé. Ça fait un
bien fou.
Je l’ai peut-être déjà dit, je
le redis.
C’est comme, je ne sais pas, entrer dans une église romane du Poitou.
Régulièrement, aussi, il faut entrer dans une de ces églises romanes de
campagne en pierre blanche. De celles qui sont signalées dans les guides touristiques
mais sans insistance. Simples, rurales, droites, souveraines. Conçues pour la
durée, pour le passage des saisons, pour la conversation avec les paysages mentaux
et avec les morts.
Les poèmes de Jean-François Mathé, c’est pareil.
Ils ne sont pas dans l’air du temps, ils sont une conversation avec le
temps.
Le petit recueil Retenu par ce qui s’en
va par exemple – quel beau titre – est une suite impeccable de moments de
grâce.
à Olivier
Rougerie
Parfois l’horloge reste seule attachée par le temps.
Nous, déliés, nous voici libres de remonter dans nos vies
chercher par où a fui le gaz, par où s’est perdue l’eau
et colmater si nous pouvons.
Mais nous ne trouvons pas.
Au retour, l’horloge nous remet à notre place
dans le défilé du temps
et de la neige qui commence à tomber
chacun reçoit le flocon froid
qu’il lui faut ajouter à son âge.
Jean-François Mathé, Retenu par ce qui s’en va, Editions Folle avoine, 2015
Photo © Jungjin Lee |
En effet. J'aime cette délicatesse. Cette simplicité. Merci
RépondreSupprimerJe suis heureuse que vous soyez touché vous aussi !
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