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"essorée"

Un deuxième poème de la série publiée par Verso n°161...



essorée


je voulais juste m’envoler
décoller du balcon
pour aller faire un petit tour
du monde vu d’en haut

dans le salon ça semblait facile
je lévitais en évitant
les reflets des miroirs
qui déstabilisent

mais du balcon quand je me suis élancée
la gravité m’a empêchée
ou peut-être une timidité
au lieu de m’envoler

j’ai accroché le fil à linge
je suis devenu drap
gonflé par le vent
je sèche je m’allège

je claque je fais des plis je creuse des ombres
mais je ne vole toujours pas
et mes mains pinces à linge
commencent à fatiguer


Harry Gruyaert : Ireland, West Coast, County Kerry, 1988

"envie"

Quelques-uns de mes poèmes sont parus récemment dans la revue Verso, n° 161. En voici le premier, légèrement modifié.



envie 

il y a des jours où ça me prend
la poésie
l’envie d’écrire un poème
envie envie envie
je suis là
j’attends des mots un rythme
j’attends un signe du monde
monde indique-moi donc ça
je suis là je cherche
dedans dehors
où est le signe il doit bien y en avoir un
un son un souvenir de rêve un mouvement

j’attends dans le monde le signe
comme la sainte dans sa cellule
attend son ange
ou comme l’enfant sur son pot
attend que ça sorte
c’est sûr ce n’est pas la même chose
si ça vient de l’ange ou de l’intestin
extase ou déjection
m’en fous je veux juste un poème
que ça monte ou que ça descende


Diane Arbus, Masked child with doll, NYC

Actualité : rencontre


Jeudi 11 juin 2015

de 18h à 19h

je vous attends au Marché de la poésie

place Saint-Sulpice à Paris

au stand des éditions Henry (emplacement 622)


(d'ici là, il est possible de me lire dans la dernière édition de la revue numérique Recours au poème, ainsi que dans le dernier numéro - le 161 - de la revue Verso



Soirée Verso : lecture à la Lucarne des Ecrivains


Mercredi 11 juin 2014 à 19h30 :
SOIRÉE AVEC LA REVUE VERSO
à la librairie La Lucarne des Écrivains à Paris

En présence d’Alain Wexler, et en compagnie  des poètes Murièle Camac, Guillaume Decourt, Rodolphe Houllé et Elisabeth Rossé.

Lecture à la Lucarne des écrivains à Paris


VENDREDI 19 AVRIL 2013 À 19 H :
SOIRÉE VERSO
A LA LIBRAIRIE LA LUCARNE DES ECRIVAINS

Soirée organisée en présence de l’animateur de la revue Verso, Alain Wexler, de Murièle Camac, Valérie Canat de Chizy, Xavier Lapeyroux et François Teyssandier.

"On a pu lire de Murièle Camac dans Verso des textes aussi beaux que les îles grecques. Aussi essentiels. Les taches que l’on ne peut effacer : la mort. Elle y approche les éléments de la tragédie grecque.
Valérie Canat de Chizy écrit dans ce registre-là. Sa tragédie, c’est la communication. L’universel. Affrontement avec le réel dont elle conjugue les formes.
Xavier Lapeyroux, dans le n° 148 était aux prises avec ses différentes identités comme si l’on en changeait avec le temps. Il avait aussi un cobra dans la gorge.
François Teyssandier, c’est l’artiste d’un dialogue avec la conscience, avec l’espace, avec des mots tranchants comme des silex."

Tél. : 01 40 05 91 51
Métro Crimée, ligne 7

"départ"

Le dernier poème de la série « Paros », dont une partie a été publiée dans la revue Friches (n° 108) et une autre (voir post précédent) dans la revue Verso (n° 150).



départ



…et la mer l’ignore




demain donc je te quitte
île fermentant sous la lune 
île décantant au soleil
île aimée du vent et de la mer
belle indifférente

ma tristesse en vagues nonchalantes
vient battre contre mes pensées




une île s’éloigne
un continent se rapproche
des êtres transitent          




pourtant j’en ai déjà quitté bien des endroits
je n’ai jamais connu cette envie de rester
cette impression d’avoir le cœur trop à l’étroit
comme si désormais prenait fin la beauté


Nicolas de Stael, Bateaux

"katharizo"

Le numéro de septembre 2012 de Verso, la jolie revue lyonnaise (numéro 150 !), réunit des poèmes publiés sous le thème « faire eau » – beau titre. Parmi ceux-ci, quatre sont à moi… Ils appartiennent à la même série « Paros » que les poèmes déjà publiés dans Friches et lisibles sur ce blog.
Voici le premier des quatre.


katharizo


tous les chats sont morts
quel est le mot
qui veut dire nettoyer
et comment dit-on
eau de javel
le mot tragédie
ne sert à rien

mais catharsis oui
du quotidien
à coups de serpillière
et de pitié aussi

sur la terrasse
les taches s’acharnent
la mort ne part pas

et moi qui n’ai aucune
passion pour l’immaculé
je m’acharne aussi
j’efface autant que je peux
les traces

Photo Cartier-Bresson (Sifnos, Grèce)