Roborative lecture que celle de Une nouvelle introduction
à l’art du xxe siècle par Jean-Philippe Domecq. Il décrit la situation de
« l’art contemporain » à la fin du xxe
siècle sans prendre de gants, en refusant de sacrifier au politiquement correct
et surtout à l’économiquement correct ; mais rien d’excessivement
polémique non plus chez lui. Il prend clairement position, c’est tout, et on
lui en sait gré.
On peut ne pas être d’accord avec tout ce qu’il dit. Mais
pour une fois, il soulève de vrais problèmes – des problèmes qui m'ont déjà
titillée ici, ou là – et que les critiques ou les théoriciens de l’art, dans leur
étouffante majorité, semblent ne jamais, jamais voir.
Un exemple : ce qu’il appelle le
« théorisme » fin de xxe
siècle, « avec ce qu’il impliqua de terrorisme par la théorie » (le terrorisme du théorisme, en poésie, on connaît ça aussi...). Et
le mépris chronique pour le travail sur la forme – et, ajouterai-je, sur la matière –, toutes deux subordonnées au concept :
« Contrairement à ce qu’ont pensé les théoriciens du
tout-contemporain, l’invention de la forme est absolument nécessaire à l’acuité
de la perception, c’est une donnée incontournable du fonctionnement de
l’esprit. Car mettre en forme, ou prendre conscience de nouvelles formes, me
rend disponible, m’ouvre l’œil mental pour remarquer, dans ce que me présente
l’œil physique, ce que je n’avais pas ou avais peu remarqué jusque là. »
Jean-Philippe Domecq,
Une nouvelle introduction à l’art du xxe
siècle,
Pockett, 2011, p.
216-217
Lucian Freud : portrait de Francis Bacon |
Merci de votre compte-rendu, qui porte au dialogue et au débat d'évaluation.
RépondreSupprimerJ'espère que ce message vous parvient car je ne sais comment communiquer par blog...
Jean-Philippe Domecq
Message bien reçu, pas de problème ! Merci à vous de votre passage ici, et au plaisir de vous lire à nouveau ici ou là...
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