Des personnes nous
quittent, des êtres qui participaient à la joie du monde, des amis. Voici un
poème de Yannis Ritsos lu récemment en hommage à une amie disparue. C’est le
poème qui est gravé sur la tombe de Ritsos lui-même, dans l’extraordinaire
village de Monemvasia.
Hypothèque
Il a dit : je crois en la poésie, en
l’amour, en la mort,
C’est justement pourquoi je crois en l’immortalité. J’écris un vers,
j’écris le monde ; j’existe ; le monde existe.
Du bout de mon petit doigt coule une rivière.
Le ciel est sept fois bleu. Cette pureté
est encore la première vérité, ma dernière volonté.
C’est justement pourquoi je crois en l’immortalité. J’écris un vers,
j’écris le monde ; j’existe ; le monde existe.
Du bout de mon petit doigt coule une rivière.
Le ciel est sept fois bleu. Cette pureté
est encore la première vérité, ma dernière volonté.
Samos,
31.03.69
ΥΠΟΘΗΚΗ
Είπε:
Πιστεύω στην ποίηση, στον έρωτα, στο θάνατο,
γι’
αυτό ακριβώς πιστεύω στην αθανασία. Γράφω ένα στίχο,
γράφω
τον κόσμο˙ υπάρχω˙ υπάρχει ο κόσμος.
Από
την άκρη του μικρού δαχτύλου μου ρέει ένα ποτάμι.
Ο
ουρανός είναι εφτά φορές γαλάζιος. Τούτη η καθαρότητα
είναι
και πάλι η πρώτη αλήθεια, η τελευταία μου θέληση.
31.IIΙ.69
Yannis Ritsos, Pierres, Répétitions, Grilles, traduit du grec par Pascal Neveu
La tombe de Yannis Ritsos (photo Murièle Camac) |
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