J’ai souvent parlé ici de
Patrice Maltaverne, le généreux patron du poézine Traction-Brabant et des
éditions Citron Gare, mais je ne l’avais pas encore abordé en tant que poète. Une
injustice qu’il est grand temps de réparer en donnant un extrait de l’une de
ses dernières publications, une petite plaquette parue en 2014, Lettre à l’absence (beau titre).
L’auteur y évoque un ami qui a choisi la disparition, l'absence. La page écrite, blanc noirci, se superpose ainsi au "blanc sali" dans lequel "il" va s'effacer sans retour.
Passée cette limite la
neige qui picote
Vide les pavés brillant
au ciel d’une église
De plus en plus massifs
les fourrés
Comme les murs doublent
leurs ombres
Il ne fait pas bon mettre
dehors du sang
Courant sur le parvis des
enfants délaissés
Et c’est par cet interstice
de blanc sali
Que tu t’es glissé avant
la période de gel
Un rai de lumière anormal
a insisté
Trop longtemps sous la
porte de ta chambre
Patrice Maltaverne, Lettre à l’absence, La Porte, 2014
© Todd Hido |
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