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Génération Polder, tome 3


La collection Polder fait paraître ce mois-ci son anthologie décennale : Génération Polder, tome 3. Je fais donc partie de cette dernière génération Polder, avec des tas de gens très bien. Certains ont déjà été cités ici (Patrice Maltaverne, Guillaume Decourt, Jean-Baptiste Pedini, Amandine Marembert, Simon Alloneau, Jean-Marc Proust…) ; et les autres auraient bien pu ou dû l’être – certains d’entre eux le seront d’ailleurs certainement un de ces jours.

Tiens, Laurent Deheppe par exemple - l'un des derniers Polder parus – pour le plaisir :



Toi dans une pièce
et moi dans l’autre
Entre nous deux Mozart

Venant d’un plus lointain mystère
que le chant des oiseaux
la matinée nous ensoleille

Je sais que l’hippocampe
existe et qu’il caresse
les prairies vierges de la mer

Eperdument j’ignore
le glaive nucléaire
je l’ignore et je t’aime
et sans croire un instant
à cette heure d’épuration
ce grand dévers d’apocalypse

à ce néant pris de vitesse
où je te verrai soudain
fondre trois secondes avant le noir
(Les Carottes fraîches, Polder 157)


Génération Polder, tome 3, donc : un très sympathique petit volume qui fait réunion de famille. Merci aux tontons fureteurs Claude (Vercey), Jacques (Morin), Yves (Artufel) et Alain (Kewes) de permettre à tout le monde, auteurs, lecteurs, cousins, cousines de se retrouver ensemble et de mieux se connaître… 



Photo Ralph Eugene Meatyard

"le vent"


Les filles des Polders font leur numéro de Cabaret : ça vient de sortir ce mois de décembre (c'est le n° 8) et le meneur de revue est tout naturellement Claude Vercey, le patron de la collection Polder !
De concert avec lui, on sort toutes nos trucs à plumes (plumes de zoiseaux, de zanimaux) : Murièle Camac, Claire Ceira, Delphine Guy, Valérie Harkness, Anna Jouy, Sophie G Lucas et Amandine Marembert (toutes des auteures Polder).
Sans oublier Luce Guilbaud pour l’édito et Flora Michèle Marin pour la chorégraphie.

De votre serviteure, vous trouverez par exemple ce poème, que je donne ici dans une version légèrement modifiée :



le vent !
oh le vent transformait
les rues en ravins
les places en landes maudites
la ville en ventre de baleine

oh dans le vent nous
devenions feuilles d’arbre
et nos manteaux ailes d’oiseau
shamans nous aurions pu nous envoler
chavirer comme une illusion
ou nous éparpiller en mille embruns

le vent, le vent, quand le vent déversait
sur la ville ses nostalgies
de monstre marin
la cathédrale se faisait montagne
et refuge ses grottes sculptées
et le dieu lui-même depuis si longtemps parti
revenait de sa main la maintenir en place


© Kiki Smith 



Spécial mini formats (2)


Dans la famille « mini format », j’ai une affection spéciale pour la collection Polder, excroissance de la revue Décharge, et pilotée par Claude Vercey (inutile de le nier, il y a conflit d’intérêt ici)… C’est un petit format mais attention, avec marque-page customisé !!

Le choix a été difficile mais voici deux jeunes auteurs qui ont été publiés récemment par Polder – deux auteurs à suivre : Jean-Baptiste Pedini et Guillaume Decourt.



1. Chez Jean-Baptiste Pedini, la nuit est partout : dans la ville, dans les chemins, dans l’été, dans l’hiver, dans les visages, dans l’oreille. Poésie de fenêtres et de solitudes. Mais riches en images et en sensations étranges : est-il besoin d’autre compagnie ? C’est une drôle de nuit, la nuit de Pedini : elle illumine.



Personne n’a sommeil

La nuit s'adoucit lentement. Personne n’a sommeil et les larves rosées qui grouillent dans le ciel nous font penser aux lèvres sucrées de l’été. Si lointaines déjà pour annoncer une lune ronde. Remuer nerveusement quand la nuit est trop noire et que les corps se consument. On en brûle toujours alors que le soleil caresse les fenêtres des plus hauts étages. On le devine en transparence et c’est à peine si l’on regarde les formes nues qui s’en détachent. Elles passent dans nos yeux comme l’ombre de ces nuages qui balaient l’horizon à l’approche de l’orage. Elles passent et laissent sur nos peaux  de petits négatifs froids. Pour l’empreinte peut-être. Pour patienter jusqu’à la prochaine nuit.

Jean-Baptiste Pedini, Prendre part à la nuit, Polder n° 153 (2012)




2. Guillaume Decourt pratique la rime, l’alexandrin, et même le pantoum ! Et c’est jouissif. Il pratique aussi des formes plus libres et le plaisir n’y perd rien. C’est sexy, intelligemment exotique, drôle, toujours follement irrévérencieux.



Menteur

S’il avait marché
Sur l’océan indien
En sautant à cloche-pied
Sur les tortues marines
De l’îlot Bandrélé,
Je t’aurais cru.
Mais c’était à Tibériade…

Guillaume Decourt, La Termitière, n° 151 (2011)




Parution du recueil "Vitres ouvertes"


Polder est une petite collection dirigée par l’infatigable Claude Vercey et publiée conjointement par la revue Décharge et les éditions Gros Textes d'Yves Artufel. Elle est principalement destinée à mettre le pied à l’étrier à des auteurs ayant encore peu ou pas publié de recueil : par exemple, moi.

Vient donc de paraître le Polder 155 (un grand merci à l’équipe de Décharge et de Gros Textes !), Vitres ouvertes, que je signe et que préface le non moins infatigable Patrice Maltaverne du poézine Traction-Brabant.

Voici un extrait de sa préface :

« Dans un gouvernement utopique de la poésie, dont je voudrais qu’il soit plus rigolo que les autres, Murièle Camac pourrait devenir déléguée à l’ouverture d’esprit ou, si vous trouvez cela d’emblée trop flatteur, experte en sociologie lucide ou en tourisme éclairé.
/…/
Après avoir parcouru cette galerie de portraits, l’idée m’effleure que les textes de Murièle Camac contribuent à un renouveau en douceur de la poésie engagée, qui reste un gros mot pour certains. Mais ne soyons pas indisposés. Aucune adhésion de type syndical n’est demandée ici. Nous sommes juste invités à reprendre conscience de l’extrême diversité des formes de vie, qui dépasse les clivages pouvant exister entre richesse et pauvreté. Se devine là l’envie d’apprivoiser toutes les ambiances, ce qui ajoute aux bienfaits du langage poétique, même si ‘je préfère, je crois, que Palerme se dépose / sur mon pare-brise plutôt que sur ma vie’. »


— Lire d'autres réactions à Vitres ouvertes :
- Claude Vercey sur son blog Itinéraires de délestage
- Jean-Marc Proust, sur le blog de Claude Vercey
- Alain Boudet dans Le promenoir (d'abord paru sur La toile de l'un)
- Georges Cathalo dans la revue Texture
- Murièle Modély sur son blog L'oeil bande
- Cécile Guivarch sur le site Terre à ciel
- Guy Chaty dans la revue Poésie Première
- Teklal Neguib dans la revue en ligne L.ART en Loire (n° 8)

Merci beaucoup, beaucoup à eux !


Et je signale que Simon Alloneau publie conjointement un très bon recueil, Un jour on a jamais rien vu, Polder 156 (car les Polder vont toujours par deux, comme les bonheurs !)


  
Commandes à :
Fontfourane
05380 Châteauroux-les-Alpes
(Chèques à l’ordre de Gros Textes)

50 pages au format 10 x 15, couverture : Michael McCarthy, 6 € (+ 1 € de port – port compris à partir de l’achat de 2 exemplaires)