Vide-poche : Antoine Emaz

Je ne peux comprendre une poésie sans émotion parce que l’ennui me saisit immédiatement, autant que le sentiment du dérisoire. C’est bête à dire, mais il faut qu’un livre me touche, qu’il me donne un surcroît de vivre autant que de langue, sinon pourquoi veut-il me voler mon temps ?


Antoine Emaz dans Cambouis, Seuil, 2009


Rembrandt, Autoportrait


4 commentaires:

  1. Et cette question peut-être en filigrane: pourquoi écrivons-nous?...

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    1. Aïe ! Ça s'appelle poser le doigt là où ça fait mal...

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  2. Il me semble aussi que l'émotion est le point de départ et d'arrivée en poésie. Il faut qu'elle touche par son immédiateté, qu'elle produise une réaction quasi physique, qu'elle déstabilise...C'est difficile à obtenir mais, quel exploit! Il en vaut la peine ! il y en a si peu...

    Marie-Brigitte RUEL

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    1. Ailleurs dans Cambouis, Antoine Emaz dit aussi : "En fait, tout le monde attend : les mots, les choses et le poète. On ne sait pas ce qu’on attend, quelque chose comme Godot qui va électrifier le circuit, rendre nécessaire, urgent d’écrire. Godot, c’est l’émotion".
      Dans la liste de ceux qui attendent, il aurait pu rajouter : les lecteurs.

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